Lorsqu’on envoie son manuscrit dans une maison d’édition, peut-on être certain qu’il sera lu ?
Tous les manuscrits qui parviennent dans la maison d’édition, par voie de courrier, sont lus et subissent différents tris. Certains manuscrits sont même lus plusieurs fois. Il n’est pas dans l’intérêt de la maison d’édition de payer ses lecteurs à ne rien faire et pire ; de courir le risque de passer à côté d’un Best Seller.
Y a t-il un nombre minimum de pages pour faire un roman ?
Il n’y a pas un nombre de pages déterminé, pour définir un roman. Néanmoins, pour s’inscrire dans ce genre littéraire, il est évident qu’une dizaine de pages ne suffira pas ; le manuscrit entrera alors dans la catégorie des « nouvelles », ou pourra être considéré comme le synopsis d’un roman en devenir.
Lisez-vous tous les types de romans ?
Je suis à même d’évaluer la justesse et l’équilibre de tous types de romans ou nouvelles, à deux exception près : Les romans historiques, dont je ne saurais évaluer la véracité, et les romans ésotériques, par manque d’affinité et d’expérience dans leurs domaines.
Combien de temps mettez-vous pour lire un manuscrit ?
Tout dépend évidemment de la taille du roman. Mais sur le modèle standard d’un manuscrit aux alentours de deux cent cinquante pages, il faut compter entre la lecture et la rédaction d’une fiche de lecture, de quatre à cinq heures de travail. Parfois, pour un manuscrit muni d’un nombre de pages impressionnant, ou traitant d’un sujet particulier, trois jours pourront m’être nécessaires !
Lisez-vous « en diagonale » ?
Non ! Impossible de s’imprégner des composants et de l’atmosphère d’un manuscrit, sans s’y mettre en immersion complète. Impossible de déterminer les moments charnières, les défauts de construction, les baisses de rythme, sans les avoir vécus.
Votre rôle est-il de déterminer ce qui ne va pas ?
Oui, mais pas seulement. Je peux définir les problèmes à régler, parce qu’il peuvent être des obstacles à votre réussite, lors du passage de votre manuscrit devant un comité de lecture. Mais je peux aussi vous recommander le développement de certains aspects réussis, auxquels vous n’auriez peut-être pas accordés suffisamment d’attention.
Comment êtes-vous devenue lectrice ?
Je suis devenue lectrice en même temps par hasard, et en même temps… pas du tout ! J’ai toujours lu, beaucoup depuis toujours, et cela bien avant même d’entrer à l’école élémentaire ; c’était mon truc – j’étais vorace et ma grand-mère me nourrissait en toute démesure. A vingt-quatre ans, maman célibataire et affreusement dévouée, j’ai souhaité exercer une activité professionnelle cohérente avec la personne que j’étais, et l’éducation de mes enfants. J’ai voulu devenir lectrice, et l’on ma dit alors que ce ne serait pas possible ; ce métier était réservé aux gens de lettres publiés ou exerçant une activité littéraire. J’ai beaucoup insisté pour que l’on me donne malgré tout une chance. Et après un essai, sur la lecture d’un seul manuscrit, j’étais embauchée dans une grande maison d’édition…
Est-ce que j’ai plus de chance d’être publié, si je suis lu par vous ?
Sans aucun doute ! Disons qu’en tous cas, je peux vous indiquer comment présenter au mieux votre travail, à n’importe quel comité de lecture. Car dans toutes les maisons d’édition -ça, c’est pour la forme, la présentation et le découpage du texte comptent. Pour le fond, et c’est là que je vous suis le plus utile, je vous indiquerai ce sur quoi buteront éventuellement des professionnels de l’édition (construction, rythme, style). Je peux vous indiquer quoi remanier et comment le remanier, pour que votre texte ait toutes ses chances, lors de son examen de passage.
Mon manuscrit a été refusé plusieurs fois. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi ?
Bien sûr ! Expliquer pourquoi un manuscrit est refusé, les maisons d’édition ne le font pas toujours, et leur seule réponse négative ne saurait vous satisfaire. Je vous comprends ; cela n’est pas très constructif ! Problème de style, de qualité de l’intrigue, de profondeur des personnages, je peux entrer dans les détails de votre texte et déterminer ce qui peut-être aura desservi sa publication.
Pourriez-vous me recommander au comité de lecture de votre propre maison d’édition ?
A condition que votre manuscrit soit parfait !